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Chapitre 3 : PAYG, un nouveau business modèle pour l’Afrique

  • Maël Yang-Bourguignon
  • 17 janv. 2018
  • 2 min de lecture

Dans un précédent article, j’ai pris le temps de décrire l’engouement chinois pour la paiement mobile, et notamment comment les marketplaces comme WeChat et Alibaba ont réussi à étendre le paiement par mobile à tout un tas de situations. Étonnement, l’Afrique a aussi pris le chemin du paiement mobile… à sa manière !

Dans des économies où avoir un compte en banque et des revenus réguliers relèvent de l’exception, la possibilité de faire des micro paiements par téléphone a ouvert une brèche dans les modèles de consommation et d’acquisition client traditionnels.

L’introduction des paiements mobiles

Au Kenya, l’opérateur téléphonique mPesa a commencé par introduire un service permettant de transférer des crédits téléphoniques en guise de monnaie à des proches. Cette opération était bien moins coûteuse que de passer par Western Union et surtout, c’était instantané. Alors que les utilisateurs commençaient à utiliser le service à d’autres fins, le service s’est petit à petit transformé en un véritable porte-monnaie virtuel. Les gens pouvant autant faire des achats en ligne que payer leur kilo de tomates sur le marché.

Les vertus d’un tel portefeuille sont nombreuses. Les enfants peuvent accéder plus facilement à des services payants, les transactions peuvent être tracées et surtout, les transactions peuvent être réparties dans le temps sans besoin d'une présence physique.

Alors la naissance du Pay-As-You-Go

D’un point de vue très pragmatique, la plupart des gens vivent en Afrique sans revenus récurrents, et la majorité des biens de consommation sont hors de portée des porte-monnaies. Mais ces barrières à l’amélioration du niveau de vie (entendez un accès basique à l’électricité, le gaz de cuisine, l’eau potable, ou même un téléviseur) peuvent aujourd’hui être levées par des micro paiements au fur et à mesure de l’utilisation du bien (une petite cotisation pour une utilisation journalière, comme les premiers téléviseurs diraient les anciens). Ce qui était autrefois un produit, devient alors un service. MKopa est un fournisseur d’électricité solaire qui met à disposition des kits complets permettant de générer et stocker l’électricité, et d’alimenter (moyennant un paiement quotidien) les ampoules LED et autres dispositifs fournis comme une radio ou un mini poste TV.

Offrez des facilités de paiement, adressez une nouvelle clientèle, et retenez-la.

Le modèle de Pay-as-you-go (PAYG) est bien plus qu’une simple facilité de paiement. BlueWave est une assurance santé cherchant à révolutionner son domaine en proposant une couverture santé à paiement au fil de l’eau, accessible aux plus démunis. PayGo Energy qui propose du GPL en remplacement du charbon pour cuisiner, a adopté le PAYG pour devenir un fournisseur sur la durée, pas juste le temps pour le consommateur de retourner à la station prendre la première bouteille de gaz qui viendra, très probablement, d’un autre fournisseur.

Cette économie du PAYG grandit très vite. Des sociétés comme Angaza se sont spécialisées dans le développement de logiciels et dispositifs permettant aux entreprises de passer au PAYG. D’autres comme Branch analysent vos transactions PAYG pour évaluer votre capacité à rembourser des prêts à la consommation.

L’Afrique a vraisemblablement trouvé un nouveau moteur de croissance. Une clé pour effectivement accroître son pouvoir d’achat, petit à petit : une PAYG télé, puis, une PAYG machine à laver, puis un PAYG scooter …

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